Premières découvertes du Danemark, de Copenhague à Thorso

Maison (3)

Un départ riche en émotion !

Des mois que nous nous y préparons, que nous réfléchissons au parcours, aux visites, au matériel à prendre, ou à laisser, et nous voici enfin prêts au départ !

Emballage avant le départ

Nos tandems, après avoir été démontés, ont été emballés dans deux gros cartons pour pouvoir voyager en soute. Les voilà solidement (enfin nous espérons !) attachés sur le toit de la voiture. Pour commencer notre périple nous avons 500 km à faire pour rallier Paris et prendre notre vol direction Copenhague. Le premier challenge sera donc d’éviter que les cartons ne s’envolent sur l’autoroute ce qui signifierait la fin du voyage.

Nous nous calons donc à 100 km/h sur l’autoroute pour éviter tout problème. Les kilomètres défilent lentement mais nous arrivons sans encombre à l’aéroport.

Les choses se compliquent en réalité au moment de l’enregistrement de nos deux immenses cartons contenant les vélos. Alors que nous avions repéré l’endroit où les bagages hors gabarit doivent être déposés, il faut finalement peser nos cartons. Sauf que le comptoir pour l’enregistrement se trouve à l’autre bout et que nous devons nous faufiler, autant que possible, avec nos cartons, au milieu des voyageurs, en espérant que les enfants nous suivent bien…

Avant l’enregistrement

Premier agacement mais ce n’est que le début.

Une fois pesés, il s’avère que nos cartons font 37 kg pour l’un et 40 pour l’autre alors que le poids limite est de 32kg !!! Erreur de débutants certainement, nous n’avions pas pris la peine de peser les cartons avant de partir puisque nos vélos ne font « que » 25 kg donc on pensait être large. Mais ça c’est le poids théorique, avant les ajouts d’équipements divers (portes gourdes, béquille…) et avant d’être très bien emballés pour les protéger de tout choc avec toute sorte de couvertures, cartons etc… autant de poids supplémentaires qui au final nous fait excéder la limite.

Bon et sinon on fait comment : « Eh bien en principe je dois refuser de vous enregistrer »… C’est la douche froide, on n’est pas arrivés au Danemark… Le temps se fige et Clélia se met à pleurer : « Mais comment on va faire maman, on va pas pouvoir partir en vacances ?? » Que lui répondre si ce n’est que cela ne dépend pas de nous. Ses larmes auront pour effet d’attendrir le personnel de l’aéroport qui se démène pour nous obtenir les autorisations des trois personnes nécessaires pour accepter nos bagages. Au bout d’une très longue heure d’attente, enfin, nous obtenons une réponse positive : nos vélos peuvent embarquer !!! Gros soulagement de toute la famille. Les vacances vont pouvoir commencer.

Nous voilà enfin dans l’avion mais bien fatigués par toutes ces émotions. Mère et fils s’endorment rapidement et le vol de deux heures se passe sans encontre. Nous atterrissons à Copenhague vers 20h30 et récupérons avec soulagement tous nos bagages.

Et c’est maintenant que la dernière difficulté de la journée commence : il nous faut remonter nos deux vélos en kit ! Célian s’y attelle sans attendre pendant qu’Aurélie, accompagnée des enfants, récupère les bagages. Le remontage se passe plutôt bien, il n’y a pas eu de casse dans le transport. Nous perdons juste un écrou que nous ne retrouverons jamais même si les enfants ont ratissé le sol pour nous aider à le retrouver.

Aéroport de Copenhague

Il est 23H lorsque nous quittons enfin l’aéroport avec nos vélos. Nous avons 5 km à faire jusqu’à l’hôtel. Il fait bon et nous trouvons rapidement la piste cyclable. Ces premiers tours de roues ont le bon goût de la liberté. Avec la journée éprouvante que nous venons de passer nous pédalons tous avec plaisir. Que cela fait du bien de se dégourdir les jambes. Nous apprécions tous cette petite balade à vélo, malgré l’heure tardive et la fatigue. Nous arrivons heureux à l’hôtel et après avoir débarqué nos sacoches, rangé les vélos et fait nos lits tout le monde s’endort rapidement. Vivement demain et notre première vraie journée de vélo !

Les premiers kilomètres, objectif : la mer baltique !

Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà prêts à attaquer notre première journée de vélo au Danemark. Nos montures sont fin prêtes, les sacoches sont à leur place, nous pouvons nous élancer en direction du Nord après avoir rapidement traversé Copenhague que nous prendrons le temps de visiter à la fin de notre boucle.

Nous avons tout de même un objectif avant de quitter la capitale, celui de trouver une bouteille de gaz pour notre réchaud. Nous avons dû tenter notre chance dans plusieurs magasins en tout genre avant de trouver notre bonheur dans une boutique de bricolage un peu fourre-tout.

Maintenant que nous sommes vraiment autonomes, nous pouvons quitter le centre-ville pour rejoindre le bord de mer. Le soleil nous accompagne et les premières plages que nous découvrons sont bien remplies. Nous roulons à un bon rythme sur des pistes cyclables en très bon état. Puis nous nous éloignons de la côte pour rejoindre un chemin plus bucolique à travers champs et sous-bois. Nous nous éloignons aussi de la circulation ce qui est loin de nous déplaire. En revanche, la route devient de plus en plus vallonnée et les montées succèdent aux descentes, toujours trop courtes. Pour une mise en jambe nous sommes servis.

Plage de Niva

Nous arrivons en fin d’après-midi à notre premier camping dans le petit village de Niva. Nous montons rapidement la tente pour nous précipiter à la plage la plus proche recommandée par la gérante du camping. C’est notre première baignade en mer baltique, le sable est fin, l’eau transparente et chaude et sans aucune vague. Un vrai bonheur après cette journée bien chaude !

La découverte du musée LOUISIANA et du Château de KRONBORG

Le lendemain, nous n’avons qu’une petite trentaine de kilomètre mais deux visites très intéressantes : le musée d’art moderne LOUISIANA et le château de Kronborg.

Le temps de replier le campement et de faire la dizaine de kilomètres du musée et nous arrivons juste avant l’ouverture mais des gens font déjà la queue pour entrer.  Il faut dire que ce musée est un incontournable pour tous les amateurs d’art moderne. Et pour ne rien gâcher le musée se trouve sur un site très agréable en bord de mer avec la Suède juste en face. Les collections sont de qualité même si une petite information pour préciser que certaines œuvres n’étaient pas tout à fait adaptées aux enfants aurait été appréciable (« euh Maman pourquoi il est tout nu le Monsieur sur le mur… »).

Château de Kronborg

Après la visite du musée et une halte sandwich, nous poursuivons notre route direction le Château de Kronborg. La route n’est pas très longue mais nous avons du vent de face qui nous ralentit bien. Lorsque nous arrivons enfin au château il est déjà 16 heures et le Château ferme ses portes à 17h30. Il faut savoir qu’au Danemark, les sites touristes n’ont pas la même amplitude horaire qu’en France. En général ils ouvrent à 11 heures et ferment entre 17 ou 18 heures. C’est bon à savoir pour organiser nos visites.

Le château est impressionnant entouré de grandes et hautes murailles. L’intérieur est bien reconstitué et nous permet d’appréhender la vie des rois danois au XVIème siècle. La salle de de bal avec ses 62 m de long est magnifique mais toute en subtilité. Pas de dorure pompeuse mais des dimensions qui imposent le respect. Nous visitons également les cases mates situées sous le château qui impressionnent les enfants, surtout que la visite se fait à la frontale…

Atelier poterie au musée Louisiana

Notre première nuit au milieu de la nature

Une fois la visite finie, nous repartons en direction de notre première aire de camping sauvage autorisée. Il s’agit en fait d’aire naturelle où le camping est autorisé. Ces aires sont plus ou moins aménagées : la plupart sont équipées d’abris en bois (les fameux shelter), certaines ont un point d’eau et nous en trouverons même avec l’électricité !

Notre première aire de camping sauvage a deux abris en bois, des toilettes sèches, mais pas de point d’eau. Nous décidons après négociation avec Côme de passer la nuit dans un des abris ce qui nous évitera de déplier, et replier la tente.

Il y a également à disposition un feu avec une grille pour les grillades. Oui mais voilà, au camping on nous a dit qu’il était interdit de faire du feu à cause de la sécheresse qui sévit depuis deux mois au Danemark. Nous trouvons une note d’information à ce sujet affiché sur l’aire de camping mais en danois. Ce n’est pas grave nous avons une super application qui traduit tout. Hop, traduction et nous comprenons qu’a priori on peut faire du feu mais seulement à l’emplacement prévu à cet effet. Parfait, nous récupérons donc feuilles et brindilles pour faire notre feu. On galère un peu mais il prend et ça nous réchauffe bien car l’air commence à se rafraichir.

Premier bivouac en Shelter

Sauf que nous nous faisons interpeller par une dame passe qui nous intime l’ordre d’éteindre le feu ou elle appelle la police. Euh non merci on s’en passera. Nous éteignons donc rapidement notre beau feu. Tout le monde est déçu mais on ne va pas jouer avec les règles…

Sur ces entrefaits, nous sommes finalement rejoints par un cycliste, danois, qui plante sa tente. Il poursuit sa route vers la suède sans date précise de retour. Quelle chance !

Après cette première nuit passée en pleine nature, nous nous réveillons avec la surprise de découvrir dans la cabane d’en face, un français ! Nous échangeons autour d’un café avant de replier le camp et de quitter Stendstrup direction Nykobing Jaelland où nous devons prendre un ferry en fin de journée.

Nous retrouvons rapidement une piste cyclable en bord de mer. La route s’élève un peu et nous découvrons une vue à couper le souffle. La mer se trouve en dessous et s’étend à perte de vue. De l’autre côté du chemin, ce n’est qu’une succession de maisons plutôt modernes mais plus belles les unes que les autres avec des façades entièrement vitrées donnant directement sur la mer.

Côté piste cyclable en revanche, la route n’est pas de tout repos, ça monte et ça descend ! Et tout à coup c’est la casse, un maillon de la chaîne du vélo des filles s’est abimé. Célian tente une réparation de fortune pour nous permettre de continuer quelques kilomètres mais les vitesses ne cessent de sauter. Il faut donc s’arrêter pour changer un maillon.

Réparation de la chaîne

Lorsque nous repartons, les montées et les descentes s’enchainent dans des chemins parfois ensablés parfois caillouteux mais trop rarement plats et lisses. Nous devons, enfin surtout l’équipe des filles, mettre pied à terre pour finir certaines montées. Du coup, nous en profitons pour faire le plein de prunes : il y en a plein en bord de route, des jaunes, des rouges…

Nous arrivons finalement en fin de journée à notre camping du soir où nous faisons la connaissance d’un jeune suisse parti faire un tour du monde à vélo. Il a déjà parcouru 1900 km depuis début juillet. Nous sommes loin d’avoir son rythme !

Quelques péripéties pour pimenter le parcours

Le lendemain nous avons 55 km à parcourir et un nouveau ferry à prendre. C’est sous un beau soleil que nous prenons la route. La piste cyclable que nous empruntons est plutôt roulante et, malgré quelques montées un peu rudes, nous avançons bien.

Nous sommes dans un endroit beaucoup plus sauvage et moins touristique. Nous tombons sous le charme de cette cote découpée et de ses petites maisons en bois avec une vue là encore imprenable sur la mer.

Nous découvrons également la gentillesse légendaire des Danois lorsque, en haut d’une montée difficile, une petite mamie nous encourage et nous donne des prunes et des poires de son jardin. Nous tentons d’échanger quelques mots mais elle ne parle que danois.

Rencontre en bord de route

Nous arrivons en fin de matinée au ferry après avoir parcouru 33 km a un bon rythme. Sauf qu’au moment d’acheter les billets pour la traversée, nous découvrons qu’il n’y a pas de ferry tous les jours pour notre destination ! Nous pouvons seulement aller à Aarhus. De toute façon, nous n’avons pas trop le choix et nous avions prévu de nous y rendre quelques jours plus tard.

Traversée en Ferry

Pendant la traversée, nous modifions notre parcours initial : nous avons le choix entre visiter Aarhus ou le parc scandinave tant attendu par les enfants. Le choix est rapidement fait : exit Aarhus, nous privilégions l’activité prévue pour les enfants. Il nous suffit ensuite de troquer les deux nuits en camping sauvages initialement prévues par deux nuits en camping avec piscine et notre parcours est recalé. Ce n’est pas tout à fait le même concept mais ça nous permet de passer deux nuits au même camping et de gagner du temps en terme d’intendance. Et puis les enfants sont ravis de pouvoir profiter d’une piscine. A la sortie du ferry, nous avons 22 km à faire qui se révéleront tout aussi roulant que les trente premier. Nous nous régalons et nous avons un petit aperçu de la campagne danoise avec ses champs de blé, de maïs et ses vaches.

Nous passons donc deux nuits dans le village de Ronde et nous en profitons pour aller visiter le fameux parc d’animaux sauvages du Grand Nord (Skandinavisk Dyrepark) situé à Kolling. Cela fait des mois que Côme ne nous en parle car il y verra des loups, son animal préféré.

Nous nous disons que la route devrait être assez facile car nous n’avons pas notre chargement habituel, resté au camping, mais juste deux sacoches, l’une pour les outils, l’autre pour les affaires de pluie (de l’orage est annoncé) et le sac à doc avec de quoi manger.

Les 10 premiers km se passent effectivement très bien et nous roulons à bonne allure. Tout cela jusqu’à ce que le GPS veuille nous faire passer dans un chemin loin d’être carrossable, envahi d’herbes et de ronces à tel point qu’on le distingue à peine. Nous avons donc le choix en un chemin peu praticable ou … faire un détour de plusieurs kilomètres.

Chemin vue sur mer !

Nous optons pour la première option en espérant que le chemin ne soit pas trop long. Si les premiers kilomètres ne se passent pas si mal avec une légère impression de rouler sur de la mousse, les suivants vont se révéler bien plus difficiles. En effet aux ronces et à l’herbe viennent s’ajouter des orties.

Lorsqu’enfin nous voyons le bout de ce chemin, nous poussons un « ouf » de soulagement… un peu trop tôt. Nous nous trouvons maintenant sur un chemin ensablé où nous peinons à avancer. Les roues des vélos s’enfoncent et nous risquons la chute à tout moment. Clélia est obligée de descendre de vélo pour pouvoir continuer à avancer. L’équipe des garçons parvient à poursuivre le chemin sans mettre pied à terre. Les kilomètres défilent très lentement et nous nous épuisons. C’est donc bien fatigués que nous arrivons au parc animalier. Heureusement, les enfants font preuve d’un tel enthousiasme que cela nous fait oublier quelque peu la fatigue. Ce parc est vraiment très bien fait : nous pouvons voir les animaux de très près dont des ours polaires. Coup de chance nous pouvons même assister au repas des loups !

Skandinavisk Dyrepark

Le lendemain, nous quittons le camping où nous avons passé 2 nuits ce qui nous arrivera rarement. Nous changeons en général tous les jours de site. Nous avons 55 km à faire pour dormir dans une aire de camping sauvage. Mais compte tenu du dénivelé prévu, nous nous laissons la possibilité de nous arrêter plus tôt. C’est donc sans contrainte ni d’horaire ni de kilomètre que nous prenons la route.

Effectivement, le terrain est vallonné mais les routes que nous empruntons sont en parfait état. Ceux qui pensent que le Danemark est plat peuvent venir vérifier que c’est faux.

Pause pic-nic entre Ronde et Thorso

Cela nous laisse au moins le temps d’apprécier le paysage qui nous entoure. Nous avons délaissé le bord de mer pour découvrir la campagne danoise, avec ses nombreuses fermes, ses champs de blé et ses vaches dans les prés.

Nous atteignons notre point culminant à 140 m sachant que le point le plus haut du Danemark est à 171 m! Mauvaise nouvelle nous allons devoir redescendre pour remonter avec un dénivelé de 100 m. Cela nous casse les jambes rien que d’y penser. Nous nous lançons quand même. Après quelques kilomètres et quelques bonnes montées, Célian envisage un itinéraire bis avec moins de dénivelé. Ce ne sera donc que 67 m mais avec une bonne montée juste avant l’arrivée.

La fameuse montée ne sera finalement pas si redoutable et nous nous mettons ensuite à la recherche de l’aire de camping sauvage située à 1 km après le village de Thorso.

Cette journée entière de vélo s’est donc bien déroulée, sans mauvaise surprise, et nous avons parcouru les 55 km espérés. Tout serait parfait si la pluie ne s’était pas invitée en fin de soirée.

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