La petite finca dans la prairie

Nous avons passé une semaine à la Finca de Marion, une française qui vit en Colombie depuis trois ans avec ses enfants âgés de 16, 13 et 11ans pour le plus jeune, pour notre première expérience de woofing. Le principe consiste à être hébergés gratuitement ou presque en échange de travaux dans la ferme. Comme nous sommes avec les enfants et qu’il faut bien s’en occuper un peu, nous avons convenu d’aider à la ferme plutôt le matin pour avoir nos après midis disponibles.

La finca se trouve juste à côté du village de San Carlos, enfin à côté, à vol d’oiseau, car pour rejoindre le centre du village il n’y a pas de route carrossable. Il faut d’abord emprunter un petit chemin de terre escarpé qui rejoint la rivière et ensuite ça monte fort pour arriver jusqu’au centre du village. Alors autant dire que ce n’est pas très pratique quand on revient les bras chargés de courses mais cela nous a permis de passer une semaine bien au calme, sans aucun bruit de voiture, de moto ou de bus… Tous les matins nous nous sommes réveillés au son du chant du coq ou plutôt d’un des trois coqs de la ferme : Coq-coq, Silver et Ernesto. Car bien évidemment comme toute finca, il y a un poulailler et toutes les poules ont un nom mais nous n’avons pas réussi à tous les retenir ! Nous avons également fait la connaissance de Suki et Yoda les deux chiens qui veillent sur les lieux, Thelma et Louise les deux chèvres, Minouchka, la canne apprivoisée, les chats Minizen et Groszen sans oublier Wallee, la jument… Les enfants sont ravis de passer quelques jours au milieu de tous ces animaux et de pouvoir s’en occuper.

C’est donc avec enthousiasme que nous nous attaquons à nos premiers travaux à la ferme. Dans un premier temps, nous commençons par améliorer notre petit confort dans la cabane cuisine mise à notre disposition. Il n’y a que deux tabourets pour à table et nous sommes quatre…ça fait donc un peu juste! Nous décidons de construire un petit banc supplémentaire. Nous récupérons quelques planches, des clous et nous voilà à la tâche : on scie, on cloue et on vernit… Notre banc est prêt à être utilisé ! Puis nous bricolons de quoi garder les volets de la cuisine ouverts ou fermés et remplacer les bouts de bois qui les tiennent ouverts actuellement. Là encore, il faut faire preuve d’ingéniosité pour fabriquer un système avec quelques bouts de corde, des bambous, des clous… Mais finalement on trouve une solution et ça semble fonctionner. Nous sommes tout fier de notre travail!

Marion a bien du courage d’avoir acheté ce terrain à flan de colline où il n’y avait rien, si ce n’est une petite rivière avec une belle cascade…charmant mais il fallait avoir envie de se lancer dans un tel projet. Elle a fait construire l’ossature  des bâtiments principaux, à savoir, l’habitation principale et le bâtiment pour le dortoir et la chambre privée de l’auberge et c’est tout! Elle a ensuite tout fait toute seule du sol au toit sans oublier les aménagements extérieurs : les plantations, la construction du poulailler, le potager, les chemins d’accès… Elle privilégie un mode de construction eco responsable et la récup’. Les bâtiments sont construits essentiellement en bois, l’eau est recuperée dans le Rio en haut de la propriété, les toits sont végétalisés… Sa maison est sommaire : pas de porte, pas de fenêtre, peu de cloison :une cuisine ouverte, une salle de bain et une chambre pour tous… C’est l’avantage du climat Colombien, pas besoin d’isoler et calfeutrer les habitations pour avoir chaud! Elle a privilégié la construction du bâtiment pour l’auberge qui comprend un dortoir avec de beaux lits superposés en bambou et une chambre privative. Il lui a fallu prêt de deux ans pour que son projet d’eco hôtel soit prêt à ouvrir et c’est à ce moment là que le Covid a frappé, l’obligeant a fermer pendant les six mois qu’a duré le confinement en Colombie… Nous sommes d’autant plus heureux de pouvoir l’aider dans son projet, même à notre petit niveau.

Nous poursuivons nos travaux par la peinture du poulailler pour les filles et la construction des fondations de l’agrandissement de la maison de Marion pour les garçons. A cette occasion, Célian découvre un nouveau joujou : la pala coca. Il s’agit d’une sorte de double pelle qui permet de creuser facilement des trous et de retirer la terre en même temps…ingénieux le système ! Et il faut bien ça pour creuser les trois grands trous qui vont accueillir les poteaux principaux pour la structure de l’agrandissement. Quant au niveau, il est pris a l’aide d’un tuyau en plastique et les trous sont garnis de cailloux pris dans le ruisseau. Débrouille et recup’ sont les maîtres mots pour tout faire à la ferme ! Cela nous plaît bien comme concept… Ça fait travailler les méninges et ça évite le gaspillage!

La peinture du poulailler aux couleurs vives de la finca, vert et rose, se passent bien et Clélia s’en donne à coeur joie! Bon il faut pour cela que l’on vienne attacher le terrible Coq coq pendant nos travaux sinon ce méchant viendrait nous attaquer… Il n’est pas content de son sort mais nous sommes tranquilles pour travailler.

Pour nos derniers travaux, nous avons ratissé un bout de champ pour que Wallee, la jument, puisse avoir un nouveau pâturage bien vert à brouter et Célian et Côme ont enlevé les planches d’une terrasse en bois qui pourrissait. Côme s’est découvert une nouvelle passion: les vieux clous…il a passé un temps fou à enlever les vieux clous de la terrasse avec un marteau et un pied de biche…On ne pouvait plus l’arrêter !

Une fois nos quelques travaux terminés, nous avons profité des lieux et du Rio pour nous baigner tous les jours, que ce soit à la cascade sur le ferme ou dans le Rio en contrebas… Quelle joie de retrouver de l’eau et de pouvoir se rafraîchir aussi facilement en pleine nature! Ce n’est pas la mer mais cela nous fait un bien fou même si l’eau est un peu trop fraîche pour Célian. Les enfants passent leur journée à jouer et discuter avec les enfants de Marion qui leur apprennent des tas de choses sur les animaux, la nature, les plantes, la Colombie… Le départ risque d’être difficile… En plus Clélia a même pu faire du cheval pour se rendre en ville,une grande première ! Quant à nous nous apprécions de pouvoir bricoler et jardiner dans une maison… Depuis deux mois que nous sommes partis, cela nous manquait un peu! Nous profitons du calme des lieux, de toute cette verdure et de la joie de nos enfants qui découvrent les charmes de la vie à la campagne!

Cette semaine est passée très vite et nous a fait le plus grand bien : pas besoin de chercher un lieu où dormir, pas de tente à monter ni de campement à ranger mais nos journées de vélo nous manquent! Il est désormais tant de repartir, avec l’envie de pédaler à nouveau pour découvrir de nouvelles choses et de nouveaux endroits. Nous avons tous adoré cette semaine à la ferme de Marion, son accueil, ses enfants et les échanges que nous avons eu tous ensemble. Elle vit simplement et le superflu n’a pas sa place mais que nous nous sentons bien chez elle! Il nous reste encore une journée pour profiter des lieux avant une reprise du voyage qui s’annonce épique :nous devons prendre deux bus pour avancer vers le nord et éviter de rouler dans des zones sans intérêt… Objectif: la mer Caraïbes !!!!!

Plus d’infos sur la Finca de Marion