Parismina, un petit air de bout du monde

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Santo Domingo - Parismina / 23km / Total 1894km

Hier matin, nous nous sommes réveillés avec le bruit de la pluie frappant la toiture en toile de notre abri de la nuit. Nous sommes bien contents d’avoir pu nous y installer même si c’était très serré. Cela nous a évite d’avoir à remballer la tente humide et surtout de nous retrouver avec un odeur de chien mouillé lors de sa prochaine utilisation… A priori nous ne devrions pas en avoir besoin avant plusieurs jours car nous nous rendons dans le village de Parismina où nous allons faire du bénévolat pour une association de protection des tortues de mer. Nous serons hébergés sur place mais encore faut il arriver jusque là : le village se situe en bord de mer mais pour y accéder il faut prendre un bateau et remonter un Rio jusqu’à son embouchure. Autant dire que ça se mérite d’aller à Parismina! Nous rêvons depuis des années de voir des tortues de mer mais c’est encore mieux si nous pouvons aider à leur protection. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre et la saison de ponte ne commence en principe que début mars mais avec un peu de chance nous en arriverons peut être à en voir une… Pour l’instant, après un dernier au revoir à nos hôtes, nous roulons jusqu’à l’embarcadère situé dans le petit village de Cano Blanco. La piste alterne entre petit chemin caillouteux et quelques petits bouts de bitume lorsque nous passons devant quelques habitations. Il y en a de moins en moins et nous ne sommes pas gênés par la circulation ! Cela nous change des grandes routes des derniers jours. Nous arrivons quand même à croiser un ou deux camions américains dont on se demande bien ce qu’ils font là ! Les plantations de bananes sont toujours là mais plus nous nous rapprochons du port et plus la végétation devient sauvage.

C’est juste mais ça passe!
Notre bonne samaritaine du jour
Entourés de bananiers!

A notre arrivée à Cano Blanco, nous nous renseignons sur les horaires des bateaux bus : il y en a trois par jour et le prochain et dans plus de deux heures. Nous pouvons également prendre une lancha (bateau) privée dont le prix est…moins cher que le bateau bus et qui peut partir de suite. La décision est vite prise! Il ne reste plus qu’à mettre les vélos, nos bagages et nous sur la lancha et les choses se compliquent : nous casons tout sauf le Pino qui est trop large pour la porte du bateau!! Pas de souci, on nous amène une autre lancha, sans porte ni toit, où tous les vélos rentrent… C’est un peu étroit mais ça passe! Nous voilà partis pour descendre le Rio sur quatre kilomètres et rejoindre le fameux village de Parismina. Nous sommes déjà conquis par le caractère sauvage des rives du fleuve où nous ne voyons que de la verdure et aucune habitation. Nous avons du mal à croise que nous allons bientôt rejoindre la mer des Caraïbes… C’est pourtant bien le cas et nous apercevons à l’horizon l’écume des vagues. Nous débarquons à Parismina après avoir fait un petit tour de bateau que nous ne pensions pas être aussi agréable. Autre bonne surprise : Roxana une des personnes de l’association ASTOP est présente à notre arrivée. Elle attendait un autre volontaire qui arrivera finalement plus tard mais cela lui permet de nous accompagner jusqu’à la maison commune de l’association. Elle se trouve à l’autre bout du village c’est à dire pas très loin… Nous avons vraiment l’impression d’être au bout du monde! Quelques habitations dont certaines font également office de mini supérette ou restaurant, un école, de petites églises, un mini poste de police et un centre de soin…et puis c’est tout. La maison se situe directement sur la plage avec une vue face à la mer imprenable… C’est rustique mais pour le moins authentique. C’est ce que nous cherchions en faisant le choix de venir ici plutôt que d’aller au site plus connu de Tortuguero. En revanche, lorsque nous découvrons notre chambre, c’est un peu la douche froide : deux lits superposés avec des matelas bien vétustes, des toilettes qui fuient, les sanitaires sales, pas de moustiquaires et une tôle du toit qui se soulève avec le vent…tout ça au prix d’un hôtel avec air climatisé et piscine! Nous aimons les tortues mais quand même… Sans parler de l’état de la cuisine et du frigo… Nous le disons au responsable de l’association, Marco, et après une petite discussion nous parvenons à obtenir un tarif réduit et un peu de ménage.

Embarcation numéro 1…
Embarcation numéro 2 version sans toit
La Casa commune

Cette question réglée, Marco nous fait un petit briefing sur les tortues qui viennent pondre sur la côte Caraïbes, essentiellement des Tortuga Baula (ou leatherback turtle) et quelques Tortuga verde (tortues vertes). Pour l’instant, ils n’ont vu aucune tortue car c’est encore un peu tôt mais elles peuvent arriver d’un jour à l’autre. Dans le cadre de notre bénévolat, nous allons effectuer trois patrouilles de 22 heures à 2 heures du matin pour espérer en voir et si c’est la cas les identifier, les mesurer, et les protéger le temps de la ponte. Même s’il y a peu de chance que nous en rencontrions, nous allons tout de même espérer et croiser les doigts. Nous rencontrons d’autre volontaires, dont un français, Thibault, qui vient de finir la saison des tortues sur la côte pacifique. C’est sympa d’échanger avec lui sur son expérience et…nos conditions de logement! Il nous trouve plutôt fort en négociation. Et encore, après avoir obtenu une réduction, nous voyons arriver en fin de journée Roxanna avec quatre autres personnes qui se mettent à nettoyer et ranger une autre chambre plus grande, avec une vraie salle de bain, pour que nous puissions y dormir le soir même…

Nous sommes quand même pas mal dans ce petit village du bout du monde, a peine 400 habitants, la mer à perte de vue et une ambiance muy tranquile…ça doit être ça la Pura Vida, comme ils disent ici! Et pour finir la journée, Célian nous ouvre une noix de coco fraîche tombée d’un des cocotiers  devant notre Casa. Un pur régal!

Notre plage privée pour quelques jours
Parismina

Ce matin, nous nous sommes réveillés avec de nouveau le bruit de la pluie sur le toit en taule avec en plus le bruit du vent. Heureusement cela ne dure pas longtemps et le ciel se dégage rapidement. Comme nous sommes dimanche, c’est journée relâche de l’association. Cela nous permet de profiter de la connexion wifi pour appeler un peu plus longuement nos familles en Whatsapp, et ça fait du bien! Moins sympa, on profite aussi de la machine à laver pour faire notre lessive…
Nous apprenons des autres volontaires qu’ils ont repéré des traces de tortue la veille au soir ! Elle n’a pas pondu mais nous espérons qu’elle reviendra… Ce soir ce sera notre première patrouille, nous croisons les doigts. Et pour mettre les chances de notre côté, nous allons ramasser quelques déchets sur la plage pour qu’elle sente bien et vienne pondre…ce serait vraiment une chance exceptionnelle !

Balade utile: ramassage de déchets sur la plage …et il y en a beaucoup trop!

5 commentaires

  1. La Pura Vida, ça a bien l’air d’y ressembler.
    On croise les doigts pour que vous ayez la chance de voir des tortues

    1. Eh oui ! Le concept peut paraître étonnant mais c’est une manière de soutenir l’association, rémunérer un peu les guides, un biologiste et les frais d’hébergement. Le village de Parismina est loin de tout et il y a peu de source de revenu. Le don de temps ne suffirait pas, ils ont aussi besoin d’argent !

  2. C’est comme aux Maldives, une fois sur place dans une ile du paradis du bout monde, tu payes le maximum pour des futilités et il vaut mieux que cela ne touche pas le matériel de plongée personnel. On appelle cela « Etre en clientèle captive ».

  3. Je suis comme vous: perplexe autant que dubitatif …. Bon séjour, je vous souhaite de voir des tortues que j’aime car elles prennent leur temps; pas comme nous qui nous pressons trop..

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