Edition Spéciale : Volcans Acatenango et Fuego ou la force de la nature

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Jour 1 : La montée vers le camp de base

Partie 1 : L’ascension

6h30 le réveil sonne mais nous ne dormons déjà plus depuis un petit moment avec Célian. Nous sommes à la fois excités et plein d’incertitudes sur ce qui nous attend… C’est aujourd’hui le grand jour : 7,5 kilomètres de randonnée et 1200 mètres de dénivelé sur les flancs du volcan Acatenango pour atteindre le camp de base d’où nous pourrons admirer le volcan Fuego en activité! A peine mettons nous le nez hors de la couette que nous scrutons le ciel… nuageux, très nuageux…Nous espérons que cela ne va pas durer ou que nous passerons au dessus des nuages en cours de route… allez on y croit !Nous retrouvons Elvin (V-Hikings Tours), sa famille, ainsi qu’Alex et Mathilde qui feront l’ascension avec nous pour un solide petit déjeuner : riz, sauce au frijoles, tortilla et œufs bien sûr. Elvin ne fera pas l’ascension avec nous car il doit accompagner un groupe d’enfants mais il nous confie aux bons soins de Rony, un autre guide du village. Il nous a également prévu un porteur car nous devons prendre eau et nourriture pour deux jours pour quatre personnes dans nos sacs à dos (juste l’eau c’est 12 litres dont 12 kilo…). Eltys va donc nous accompagner pour la montée et porter le sac à dos le plus chargé. Nous partons tous en voiture pour rejoindre le point de départ de la randonnée situé à une quinzaine de minutes.

8 heures 37 : Ca y est sac à dos sur le dos et bien couverts avec nos doudounes nous commençons la montée. Pas de pluie pour l’instant mais une brume qui nous cache le paysage. De toute façon Elvin nous a prévenu les premiers kilomètres ne sont pas très intéressants : nous suivons un chemin bien raide où nous croisons les randonneurs de la veille qui redescendent… Étonnamment ils nous souhaitent tous bonne chance et rajoutent c’est difficile mais tellement beau! Autant dire que cela ne motive pas les enfants qui râlent déjà « c’est dur et ça monte! ».9 heures 15: nous faisons une première halte devant un chalet qui vend crêpes, boissons chaudes et Powerade. Le ton est donné ! Nous continuons à monter en croisant pas mal de monde dont des français qui nous confirment que « c’est magique ». Nous atteignons le point numéro 2 à partir duquel nous grimpons au milieu d’une forêt de plus en plus dense. On se croirait dans la forêt de nuage du Costa Rica… Après plusieurs pauses pour reprendre notre souffle et grignoter bonbons pour les uns et fruits secs pour les autres, nous atteignons les 3000 mètres. Nous sommes toujours dans la brume mais nous n’avons pas froid : merci la pente raide qui réchauffe bien… les doudounes sont vite enlevées !Nous montons encore et encore et cette la brume semble de moins en moins épaisse…Enfin, nous apercevons le soleil et pouvons admirer une mer de nuages en dessous de nous. Seul le cône du volcan Agua émerge au milieu de tout ce blanc.

10 heures 40 : point numéro 4 nous avons enlevé les gilets et mis les foulards sur la tête pour nous protéger du soleil. Nous empruntons un chemin en zigzag au milieu d’une forêt de pins. Rony nous explique qu’il nous reste 45 minutes de montée et après c’est plat jusqu’au camp de base. Cela veut dire que nous devrions picniquer en face du Fuego. Autant dire que tout le monde est reboosté. Malgré le dénivelé les enfants avancent bien et suivent le rythme. Ils discutent avec Alex et Mathilde et leur racontent nos aventures précédentes. Quant à nous nous leur posons plein de questions sur le Mexique qu’ils ont visité juste avant le Guatemala. La vue est toujours aussi magnifique avec ces nuages cotonneux à l’infini…

12 heures : Le point numero 6 enfin! Nous sommes à plus de 3500 mètres d’altitude et nous allons maintenant contourner une partie du volcan Acatenango pour accéder au camp de base à 3600 mètres d’altitude.Le chemin est effectivement bien plat et nous avons maintenant hâte de découvrir le Fuego. Nous entendons de temps à autre un grondement sourd que nous prenons pour du tonnerre. Puis au détour d’un virage nous nous trouvons face au volcan Fuego nous entendons une déflagration et voyant jaillir de la fumée de son sommet!!!! Wouaaah nous ne nous attendions pas à le voir si tôt, si près et avec une telle activité ! De la fumée sort régulièrement du cratère avec des explosions plus ou moins fortes.

12 heures 48 : nous voilà arrivés au camp de base avec une vue directe et imprenable sur le volcan. Nous découvrons notre tente installée avec cinq autres bien en face du Fuego!! Nous ne devrions pas perdre une miette du spectacle. L’heure du picnic a sonné mais pas facile de manger car à chaque explosion le temps s’arrête pour admirer ce phénomène extraordinaire. Chacune diffère de la précédente, avec ou sans pierre, plus ou moins haute, avec une fumée plus ou moins noire… nous n’arrivons pas à quitter le volcan des yeux! Il nous tarde maintenant le soir pour voir ce géant de feu de nuit…


Partie 2 : et la nuit tombe

Après nous être reposés une bonne partie de l’après-midi dans notre tente avec vue sur le Fuego, nous ne tardons pas à enfiler quelques épaisseurs supplémentaires pour nous réchauffer : un damart haut et bas, un gilet polaire, une doudoune, un bonnet et des chaussettes chaudes (lorsque la nuit tombera nous rajouteront un coupe vent et une paire de gants!). La fraîcheur se fait vite sentir et nous apprécions le chocolat chaud offert par notre guide. Nous marchons ensuite jusqu’à un point de vue pour admirer le coucher du soleil sur le volcan Fuego. Le soleil descend lentement à l’horizon le ciel se pare de couleurs rose orangé qui donnent une ambiance apaisante, troublée seulement par les explosions du volcan…et les commentaires de nos enfants! Puis lorsque le soleil se couche, le vrai spectacle commence : nous voyons de la lave sortir du volcan !! Des explosions avec des jets de lave rougeoyante… Nous n’en croyons pas nos yeux! Nous sommes à seulement deux kilomètres du cratère du volcan et à chaque explosion les « wouaaaah » sortent tous seuls. Nous assistons à un spectacle indescriptible qui se répète encore et encore. Nous n’aurions jamais pensé voir un volcan en éruption de si près et la fumée sortir du cratère et répandre des projectiles tout autour.

De retour au campement, un feu de camps nous attend et nous pouvons y faire griller des chamallows…avec le volcan en arrière plan c’est le rêve… surtout pour les enfants! Celian lui passe le repas debout derrière l’appareil photo pour arriver à prendre la vidéo parfaite. Sauf qu’à chaque fois, nous ne pouvons retenir une exclamation de joie qui couvre le grondement du volcan… Mieux vaut attendre que les enfants soient couchés, ce qui ne va pas tarder… eh oui demain réveil à 3 heures 40 (ça pique déjà!) pour aller voir le lever du soleil au sommet de l’Acatenango. Mais avant de dormir même quelques heures, nous demandons des couvertures supplémentaires…avec deux duvets chacun, plus toutes nos épaisseurs, nous ne devrions pas avoir froid!!

Jour 2 : A l’assaut du sommet de l’Acatenango

Partie 1 : Un lever de soleil à 3976 mètres d’altitude

3 heures 40 : Le réveil sonne…beaucoup trop tôt…après une nuit bien trop courte! Il faut dire qu’entre le bruit du vent sur la toile de tente et les grondements du Fuego, la nuit n’a pas été du tout reposante. Aurélie hésite à réveiller les enfants qui se lèvent finalement tout seul et sont motivés pour venir avec nous et le sommet de l’Acatenango. Nous grignotons quelques petits gâteaux et enfilons toutes nos épaisseurs avant de sortir de sous la tente.

4 heures : Rony nous attend, il est temps d’y aller. Nous avons une heure trente de montée pour arriver au sommet et voir le lever du soleil. Dès les premiers mètres, nous nous disons que cela ne va pas être une partie de plaisir : malgré nos lampes frontales, nous avançons sans y voir grand chose, la pente est raide et pleine de petits gravillons, et en plus il fait froid… Après quelques virages seulement, Côme se plaint qu’il est fatigué et qu’il a mal au ventre (certainement à cause de l’altitude). Un retour au camp est préférable et l’un des guides l’y accompagne ( il pourra terminer sa nuit sous notre tas de couverture et avec personne pour le déranger!) Nous demandons à Clélia si elle veut aussi rentrer en la prévenant que ce n’est que le début de la montée et qu’il va faire froid. C’est un non catégorique, elle le veut son lever de soleil!

Nous reprenons notre ascension, Côme étant entre de bonnes mains. Et plus nous montons, plus nous nous disons qu’il a bien fait de repartir. La pente est de plus en plus raide et le terrain de plus en plus meuble. Le froid se fait encore plus vif. Heureusement, petit à petit la nuit se dissipe et nous commençons à apercevoir le paysage qui nous entoure. Nous retrouvons la même mer de nuage qu’hier autour du volcan Agua. Nous pouvons éteindre nos frontales et voir le chemin sur lequel nous avançons. Les flancs du volcan sont effectivement bien pentus et la végétation se fait rare. Le rythme ralentit au fur et à mesure que nous approchons du sommet et pas uniquement à cause du dénivelé et de l’altitude : tous les randonneurs du site sont là, les un derrière les autres, et c’est presque l’embouteillage! ça casse un peu la magie des lieux… Les derniers mètres sont les plus difficiles, nous nous enfonçons dans les graviers du volcan et le vent forcit encore. Le soleil lui est de plus en plus présent et nous nous demandons si nous serons bien au sommet avant qu’il ne se lève complétement. Cela a au moins le mérite de réchauffer un peu l’atmosphère!

5 heures 40: Enfin, nous sommes au sommet à 3976 mètres d’altitude!! Et pour nous accueillir un vent puissant nous empêche d’avancer. Aurélie et Clélia ont l’impression qu’elles vont s’envoler. Du coup Clélia s’accroche à Rony et Aurélie à Célian. Cela ne dure pas longtemps et passé la cime, nous voilà à l’abri. C’est dans une ambiance lunaire que nous voyons le soleil se lever avec d’un coté le volcan Agua et en face de nous le volcan Fuego. Il nous a gratifié de quelques explosions le long de notre ascension mais nous n’étions pas du bon coté pour les voir. Ce n’est qu’une fois au sommet que nous le retrouvons, en étant plus haut que lui! Quelle fut dure cette montée, et, si la vue est belle, nous ne sommes pas aussi émus que lorsque nous avons vu nos premières explosions de lave la veille.

Nous ne nous attardons pas longtemps au sommet : Clélia et Aurélie ont froid et Célian n’a pas plus de batterie sur son matériel photo… Il est vraiment temps de redescendre! Nous avons mis une heure et demi pour atteindre le sommet et… trente minutes pour retourner au camp! C’est assez rigolo d’ailleurs, nous courrons presque en nous enfonçant dans les gravillons qui nous avaient donnés tant de mal à l’aller. Alors tanpis si nous avons des petits cailloux plein les chaussures, pas envie de ralentir ! C’est qu’il nous tarde de retrouver notre petit Côme même si nous avons eu des nouvelles par Rony qui est en lien avec l’autre guide. Clélia elle fait toute la descente calée dans les bras de Rony, pas de risque de chute au moins! Ouf, nous voilà de retour, pour nous réchauffer au coin du feu de camps et prendre un bon petit déjeuner! Côme lui est en pleine forme et a bien dormi sous ses tonnes de couvertures et en plein milieu de la tente! Clélia elle aura le droit au petit déjeuner sous la tente pour se remettre de sa belle ascension. Nous faisons une petite sieste avant d’entamer la descente retour vers l’entrée du parc.

Partie 2 : Au revoir Fuego et Acatenango

8 heures 10 : Rony nous appelle pour entamer la descente ; il est temps de dire au revoir au campement et au volcan Fuego. Sur le chemin du retour, il nous gâte d’une dernière belle explosion avec un grand panache de fumée et quelques pierres volcaniques. Un beau soleil nous accompagne tout le long de la descente et nous permet de profiter du paysage. La vue sur les villages au fond de la vallée est superbe mais… attention de ne pas quitter trop longtemps la route des yeux car, ça glisse! La pente est toujours aussi raide et les petits gravillons roulent sous nos pieds… Bref, nous ne comptons plus le nombre de mini glissades sur le trajet. Côme lui a trouvé la solution, il s’accroche à l’arrière du sac à dos du guide! Au moins, s’il glisse, il est bien retenu… Quant à Clélia, elle discute tranquillement avec Mathilde de tout et de rien, et surtout de voyage. Nous allons tout de même mettre trois heures pour retourner au point de départ de la randonnée. Le dernier kilomètre est tout aussi dur qu’à l’aller car nous sommes crispés pour éviter une mauvaise chute ( nous ne voulons pas y laisser une cheville comme Célian cet été au lac de Lugano, pour ceux qui ont suivi nos aventures…)! Mais non tout va bien nous finissons fatigués, enfin surtout les parents, mais entiers. Elvin nous attend à l’arrivée et nous félicite pour notre ascension. Par contre vous n’aurez pas de photo de la descente, car nous n’avons plus de batterie ni sur les appareils photos ni sur le drône ni sur les téléphones… L’aventure est maintenue terminée et cette découverte restera à jamais graver dans nos cœurs et nos esprits. Il s’agit d’ores et déjà d’un des plus beaux et plus intenses moments de notre voyage!!

Et en « bonus », une vidéo de notre expérience inoubliable :

9 commentaires

  1. Hello les cyclos;
    Quelle aventure!. Merci pour ces magnifiques photos et leur passionnant commentaire. Bravo pour les enfants et surtout pour Côme qui s’est montré courageux mais a bien fait de redescendre. Bonne route à vous. Cordialement

  2. Superbe, magnifique, félicitations pour les commentaires et les photos qui nous permettent de rêver et de partager votre aventure. Bises à vous 4

  3. Merci pour toutes ces émotions partagées à travers vos textes et vos photos.
    Quelle aventure que cette ascension!!
    Avec une admiration particulière pour vos enfants si courageux et endurants.
    Parmi tous vos post c’est maintenant mon favori!
    Bonne continuation

  4. Suite à la diffusion de l’émission « grands reportages », j’ai eu envie d’en apprendre plus sur votre aventure ! Merci de nous faire voyager un peu par procuration à travers votre blog..Vos photos sont magnifiques , et quelle belle leçon de vie pour vos enfants , que je trouve extraordinaires! Bonne continuation !
    Martine ( de Bourgogne )

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